Mail adressé au Ministre le 8 mars 2019 faisant suite à diverses actions

Mail adressé depuis le site de l'Education Nationale : https://services-en-ligne.education.gouv.fr/ 

 

Monsieur le Ministre,

 

Les délégués des parents d'élèves au Conseil d'Ecole de l'école Victor Hugo de Pruniers-en-Sologne, dont une classe semble devoir être fermée à la prochaine rentrée, vous ont adressé un courrier il y a quelques semaines. Je me permets de revenir vers vous pour vous informer des différents échanges que nous avons pu avoir avec l'inspection d'académie de Loir-et-Cher, mais aussi avec les parents d'élèves, la mairie, les enseignantes.

 

Notre petite école rurale est un pilier de notre collectivité. C'est elle qui attire de nouvelles familles sur la commune et bien que nous reconnaissons une légère baisse d'effectifs, la fermeture de cette classe entrainerait des conséquences réelles sur la vie de la commune.

 

Cette fermeture de classe engendredrait par ailleurs, et c'est bien là le principal argument contre cette mesure, un réel handicap pour près de 20 enfants en grande difficulté dans notre école. Il ne s'agit pas là de simples chiffres, mais de jeunes individus qui, dès leurs premières années d'apprentissage, vont se voir privés de conditions de travail nécessaires à leur progression. Si l'école de la confiance a pour oblectif de donner les mêmes chances à tous les enfants qui fréquentent l'école de la République, alors sachez, Monsieur le Ministre, que la fermeture de classe annoncée brise toutes ces chances pour un nombre important d'enfants.

 

Nous avons dans notre école de Pruniers-en-Sologne une équipe enseignante motivée et dynamique, qui redouble d'efforts pour les enfants qui en ont le plus besoin. En plus de leur travail d'enseignantes, pour lequel elles sont formées, elles sont aussi assistantes sociales, AVS, thérapeuthes de couples parfois, psychologues souvent, gestionnaires de conflits chaque jour... sans compter les tâches administratives qui semblent de plus en plus pesantes. Nos enseignantes, sans cape ni super pouvoir, font le maximum pour nos enfants et elles en ont encore la force car les effectifs à ce jour leur permettent ces efforts. Mais demain, avec des classes qui verront chacune 4 à 6 élèves de plus (non ! ce n'est pas rien !), pourront-elles encore accorder autant de temps aux enfants qui en ont besoin, sans délaisser les autres élèves de la classe ?

 

Là sont nos inquiétudes car, nous, nous voyons les enfants, les familles, là où vous ne pouvez voir que des chiffres.

 

Je ne dramatise pas la situation Monsieur le Ministre, et je vous prie de prendre en compte notre demande de ne pas supprimer cette classe, de ne pas créer un handicap que l'école de la République ne peut se permettre de créer, de réaliser les conséquences que cette fermeture aura sur tous nos enfants.

 

J'entends, nous entendons tous, votre discours sur l'école de la confiance, sur la nécessité de préserver de bonnes conditions d'enseignements dans les écoles rurales... entendez à votre tour nos voix contre une fermeture injuste !

 

Les effectifs baissent de quelques élèves : pourquoi détériorer des conditions de travail favorables à tous au lieu de saisir l'opportunité de péréniser un système vertueux pour les enfants ? Plus les années passent, plus les difficultés sont importantes au niveau des familles et donc des enfants. Ne les soumettez pas, s'il vous plaît, à de simples considérations comptables, mais voyez en notre école de Pruniers-en-Sologne une marque de confiance pour l'avenir, pour les citoyens que seront nos enfants demain.

 

Je vous invite, Monsieur le Ministre, à prendre connaissance de toute l'énergie que nous mettons au service de la préservation de notre classe, de notre enseignante et de bonnes conditions de travail pour nos enfants sur le site que nous avons créé : https://onnecomptepaspourdesprunes.jimdofree.com. Vous y trouverez également le premier courrier que nous vous avions adressé.

 

Je vous remercie pour l'écoute attentive que vous porterez à notre démarche et vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en la confiance que nous avons envers l'école de la République.

 

Cécile Marino,

 

Pour les délégués de parents élus au 

Conseil d'école de l'école Victor Hugo

de Pruniers-en-Sologne